Draghi : avec l’Italie, l’Europe prend le chemin du changement?

Nous recevons et publions un article écrit par Giorgio Cattaneo, le Directeur Bureau de Presse et de Communication du Mouvement Roosevelt, à propos de dernières révélations de la part de Gioele Magaldi, le président du Mouvement Roosevelt (https://mouvementroosevelt.fr/#qui-sommes-nous), sur Mario Draghi choisi pour être le prochain Premier Ministre italien.

L’article originale est publié, en italien, sur le site de libreidee.org:

https://www.libreidee.org/2021/02/magaldi-con-draghi-litalia-cambia-la-storia-europea/

Voici la traduction:

Magaldi : avec Draghi, l’Italie change l’histoire européenne

«L’Italie, l’Europe et même le monde attendent des mots nouveaux : ceux qui sauront les interpréter sans décevoir seront protagonistes de l’histoire, à partir de ce moment». Une phrase qui semble sculptée, celle que Gioele Magaldi utilise pour clarifier, sans équivoque, le sens authentiquement post-keynésien de la mission révolutionnaire de Mario Draghi au Palais Chigi. Lui, l’ancien prince de la plus grande rigueur (Grèce docet) s’apprête maintenant à renverser tout : pas seulement le désastre national signé Conte-Casalino, avec la collaboration des différents Arcuri, Ricciardi, Speranza et virologues de télé en complètent. Il ne s’agit pas seulement de déjouer l’effondrement du système-pays et de sortir l’Italie du cauchemar-Covid à la vitesse de la lumière, en archivant la psychose de couvre-feu. L’enjeu est historique : il s’agit de la survie des Italiens, avec leur liberté et leur dignité. Une affaire qui concerne tout l’Occident, qui a fini sur le précipice des lockdown forcenés. On en sort d’une seule façon : trouver le courage d’annuler la dette, c’est-à-dire le pouvoir excessif abusif et les diktats de l’élite qui a utilisé tous les moyens, de la finance privatisatrice à la crise pandémique, pour vider la démocratie.

Hérésies? Bien sûr : mais le premier à les pratiquer, depuis quelques années, a été justement Mister Euro. Sauf que les médias ne l’ont pas remarqué, ou ils ont préféré ne rien faire. Et pourtant, c’est cela, le cœur de l’entreprise : faire changer de direction la planète, en commençant par l’Italie mise à genoux. «Je vous avais prévenus», peut dire aujourd’hui Magaldi, frontman italien des circuits maçonniques progressistes supranationaux : «C’est de l’Italie que partira la révolution que l’Europe attend. Et changer l’Europe signifie conditionner le reste du monde». Il devait commencer à se produire dès 2018, lorsque les pouvoirs européens (y compris celui incarné par Draghi) sont entrés en fibrillation dès la naissance du gouvernement étrange formé par Salvini et Di Maio. Opération qui s’échoua presque immédiatement, avec le « niet » à Paolo Savona et le renoncement à lutter pour une solide injection de déficit. Or, tous les calculs de rigueur ont sauté : le tremblement de terre Covid est arrivé, obligeant l’UE à suspendre le Pacte de Stabilité, c’est-à-dire la Bible de l’austérité néolibérale basée sur le théorème (menteur) de la pénurie de monnaie.

Attention : il y a deux ans, alors qu’il était encore l’empereur de l’Eurotower, Mario Draghi a osé l’impensable : il a réhabilité la MMT (Modern Money Theory) c’est-à-dire la Théorie ultra-radicale de la Monnaie Moderne, qui prescrit des fleuves de déficit à coût zéro pour relever l’économie, en cas de crise. En mars 2020, il choisit le « Financial Times » pour le plus grand des conseils : des aides financières illimitées et à fonds perdus, « comme en guerre », ou le système s’effondre. Quelques heures plus tard, alors qu’à Bruxelles se déroulait le premier Euro-Sommet sur l’urgence (dominé par des personnages « anciens » comme Merkel et Macron), à Mario Draghi brûla le toit de la maison de campagne, à Città della Pieve : c’est lui qui appela les pompiers. Un sombre avertissement ? Aujourd’hui, Gioele Magaldi lui-même révèle : il semble émerger le risque concret qu’une main meurtrière puisse attenter à la sécurité du nouveau Draghi, celui qui se veut changer le monde. Textuellement : «J’ai entendu dire que quelqu’un, pourrait envisager de faire faire à Mario Draghi la fin qui a été faite, dans l’histoire, à d’autres personnages perçus comme dangereux pour le système».

Sans déranger les fantômes de Enrico Mattei et Aldo Moro, on peut penser au leader suédois Olof Palme, assassiné à Stockholm en 1986 : socialiste démocrate, il s’opposait à la naissance de l’UE oligarchique alors en gestation. Olof Palme a été rappelé à Milan lors d’un congrès du Mouvement Roosevelt, présidé par Magaldi : une assise dédiée au socialisme libéral de Carlo Rosselli, invincible au maximalisme des socialistes et des communistes et craint par tous les dictateurs, y compris les prêtres néolibéraux de la finance totalitaire. «Je suis un socialiste libéral», s’est senti obligé de préciser Draghi dès 2015, après avoir lu l’essai « Massoni » (Chiarelettere), dans lequel Magaldi le présente, avec son « frère » Napolitano, comme l’un des commanditaires du franc-maçon Mario Monti, choisi avec soin pour dévaster délibérément l’Italie avec le poison mortel de la super-rigueur. Francs-maçons, bien sûr : on ne comprend rien, de ce qui se passe dans le monde, si on continue à ignorer la lecture super-massonique du grand pouvoir. C’est-à-dire : une guerre est en cours, mondiale, entre deux factions : oligarchiques contre démocrates.

«Le monde contemporain – synthétise Magaldi – est hégémonisé (dans le sens «gramscian», de Antonio Gramsci) par des réseaux maçonniques de pouvoir, opposés entre eux : et quelques francs-maçons ont estimé qu’ils pouvaient être une nouvelle aristocratie initiatique, spirituelle, qui a le droit-devoir de gouverner sur des masses de néo-sujets, seulement formellement citoyens, en réalité privés de toute véritable souveraineté». Ce sont les francs-maçons des super-loges néo-conservatrices : politiquement « néo-aristocratiques », et en économie fidèles au dogme néolibéral (privatiser la planète). Puis il y a les autres, leurs opposants : «Ce sont des francs-maçons progressistes, qui exercent leur pouvoir en cherchant à s’en libérer, en le confiant entièrement au peuple souverain : mais si le peuple est fait d’ânes et de lions du clavier, il est difficile de ne pas intervenir. Et en l’absence d’une intervention du peuple, capable de discerner et de se débarrasser des vampires qui lui sucent le sang, la cavalerie doit intervenir».

Voici, justement : la cavalerie. Il arrive maintenant, aujourd’hui : en plaçant Mario Draghi au Palais Chigi. Que va-t-il faire, concrètement? Bien sûr : mettra fin à l’émergence-Covid, gonflée au niveau mondial par les apprentis sorciers eux-mêmes qui ont sans cesse manipulé des armes de destruction massive : le mondialisme « made in China » et la financecanaille, le terrorisme « islamique », les guerres impérialistes, le délire du «spread». Et enfin, l’étrange pandémie de Wuhan. Des effets vertigineux : des économies en chute libre et des libertés disparues grâce à l’avènement de la dernière réincarnation technocratique, celle de la toute nouvelle police sanitaire. Le Dogme élevé à Verbe : interdit de respirer, interdit de comprendre, interdit de savoir. Interdit de vivre. Lugubre et sinistre, le cas italien : menaces quotidiennes au son de DPCM (Ordonnances), et sans aucun vrai parachute pour l’économie. Un pays entier, au bord de l’effondrement. Personne ne serait pire que nous, au monde, si l’on mettait ensemble le nombre des morts et celui des victimes économiques.

« Comme en guerre », écrivit Draghi il y a un an. C’est-à-dire : si nous sommes en guerre (et nous le sommes), des mesures tout aussi exceptionnelles sont nécessaires pour en sortir. Et ce n’est pas tout : on peut transformer la catastrophe en une renaissance, qui efface même les trente années de guerre précédentes (guerre rampante, économique, sociale) menée contre nous par l’élite maçonnique néolibérale. Voilà pourquoi Mario Draghi est dans l’œil du cyclone : c’est pour cela qu’il porte les regards du monde, à commencer par ceux des anciens alliés allemands et français. Il a changé d’équipe, Super-Mario : c’est lui qui conduit « la cavalerie ». Est-ce que quelqu’un pourrait ne pas le croire en lisant son CV d’un impitoyable privatiseur pour des pouvoirs comme Goldman Sachs ? Oui, bien sûr, c’est compréhensible. Mais il serait impardonnable de refuser de prendre acte des passages décisifs – même explicites – qui ont ponctué son tournant historique. «Il est ridicule de craindre que Draghi ne revienne aux rives keynésiens que pour nous tromper, en faisant ensuite réapparaître le grognement du vieux néolibéral néo-aristocratique», dit Magaldi. «Serait-il vraiment d’accord avec cela? Non : ce serait aussi désastreux pour sa biographie et pour la postérité. Et Mario Draghi tient à l’histoire».

Draghi a embrassé une perspective diamétralement opposée à celle de la rigueur, et son choix a jailli d’une crise personnelle profonde : «Le « frère » Mario Draghi est revenu frapper aux circuits maçonniques progressistes après une longue souffrance qui a été aussi physique : seul celui qui connaît Draghi – ajoute Magaldi – sait ce qu’il a passé au cours de ces années, de pouvoir mais aussi de solitude. En se regardant dans le miroir, il avait une perception de lui-même qui ne lui rendait pas l’image qu’il souhaitait pour lui-même, y compris par rapport au monde». Les choses arrivent, mais il faut les saisir. Magaldi se charge souvent de les expliquer, mais les grands médias font la sourde oreille : personne n’a pris la peine de signaler la retentissante « désertion » de Christine Lagarde, autre poids lourd du néolibéralisme passé à la cause progressiste : si l’Italie est encore debout, en effet, c’est précisément en raison de l’achat massif de titres effectué ces derniers mois par la BCE.

La grande nouvelle est précisément celle-ci : « la cavalerie » est descendue sur le terrain, après des décennies de quasi-sommeil, et elle est ici pour gagner la bataille – ou plutôt la guerre – dont peut dépendre la naissance d’un monde nouveau. N’est-ce pas exactement cela, la mission historique de la franc-maçonnerie, depuis qu’elle a conçu ses révolutions en France et en Amérique? L’alternative est simple : classer les propos de Magaldi comme des commérages fantaisistes. Avec pour résultat de ne rien comprendre de ce qui se passe. Il vaut la peine de résumer : l’annonce de la conversion de la « sœur » Lagarde précéda de beaucoup la surprenante politique monétaire inaugurée par la BCE, décidée à se comporter enfin comme une banque centrale (prêteuse de dernier ressort). Le souffle de l’opération est mondial : c’est toujours Magaldi qui a dévoilé le chiffre maçonnique de Bob Dylan, le grand compositeur (Prix Nobel) qui en mars, presque en même temps que la sortie de Draghi dans le « Financial Times », il a même relié le meurtre de Kennedy en 1963 aux obscurs réalisateurs du Covid. Stratégie de la tension : une filière de l’horreur maçonnique-réactionnaire, qui passe par le coup d’État au Chili et l’opaque 11 septembre, roboante prémisse des guerres impériales des Bush et de leurs terroristes préfabriqués.

Si on ne suit pas le fil rouge (maçonnique) qui rassemble faits et personnes, on peut même échanger Mario Draghi pour une sorte de personnage neutre, apolitique : un super-technocrate sans idéologies, comme le dépeignent encore les journaux, déjà prostré à ses pieds. Ils ne se rappellent pas que Draghi fut le redoutable liquidateur de l’entreprise-Italie, lorsqu’il dirigeait le Trésor, à l’époque des privatisations dévastatrices promues par Ciampi, D’Alema et Prodi. Il a littéralement disparu du radar, l’homme du Britannia. Pourtant, il signa avec Trichet l’expulsion de Berlusconi, sous le chantage du «spread», après avoir « expliqué » que les élections ne servent à rien, puisque c’est le « pilote automatique » de la finance qui décide. Il se vante également d’avoir massacré la Grèce, représentée comme pays-cigale, à punir. Tout disparu : les journaux glorifient le Super-Mario qui tenait tête à Merkel, sauva l’euro avec son « whatever it takes » et puis, surtout, tint debout l’Italie grâce à l’assouplissement quantitatif. Un héros unidimensionnel, tout cerveau et sans cœur, maintenant tombé du ciel au Palais Chigi on ne sait comment.

Ridicule et grotesque, le média mainstream: les encenseurs de Draghi sont les mêmes que ceux qui, jusqu’à il y a quelques semaines, célébraient le catastrophique « Giuseppi » (Giuseppe Conte, ex Premier Ministre). Mario Draghi, annonce Magaldi, donnera naissance à « un gouvernement éminemment politique, mais dans un sens élevé : au service de la «polis», non des partis. Ce sont plutôt ceux – les partis d’aujourd’hui – qui n’ont plus d’idéologies : ils sont dirigés par des nano-leaders, qui ne voient pas au-delà de leur nez (et de leur fauteuil)». Comment dire : Draghi travaille pour l’histoire, de l’Italie et pas seulement. Il semble étrange? Oui, mais seulement si vous continuez à ne pas vouloir voir qui il est, Mario Draghi. Il était le meilleur élève du professeur Federico Caffè, socialiste libéral et économiste keynésien d’Italie (maître aussi de l’économiste Nino Galloni – vice président du Mouvement Roosevelt). Dans sa thèse de doctorat, le jeune Mario démontra l’insoutenabilité d’une éventuelle monnaie unique européenne: ça allait détruire l’économie. Que ce soit lui qui l’ait ensuite administrée, cette monnaie, montre de quoi le destin est capable, qui est parfois moqueur et parfois féroce. Federico Caffè, franc-maçon progressiste, fut littéralement fait disparaître : englouti dans le néant, le 15 avril 1987, et jamais réapparu. C’était un autre de ces sujets jugés très dangereux pour le système.

Il fallait organiser la grande razzia de la planète : la mondialisation néolibérale, confiée aux multinationales. Première étape : abattre la souveraineté des États, pour les affaiblir face aux visées des grands capitaux privés. Mario Draghi était devenu un champion de ce système : il préside toujours le Groupe des Trente, gotha mondial financier créé par les Rockefeller. Il reste l’un des hommes les plus influents du monde : il a accepté de se disputer avec Grillo et Zingaretti. Il aurait même fait le super-ministre de l’économie, si Mattarella avait désigné Premier ministre Marta Cartabia (ex Présidente de la Court Constitutionnelle Italienne) : un rôle « humble », pour ceux qui aspirent au Quirinal. Mais ils se sont mis en mouvement des dynamiques internationales, dit Magaldi, et Draghi a été demandé de faire le premier ministre : «Tous les partis savaient déjà qu’il obtiendrait une très large majorité transversale : celle qui l’accompagnera ensuite au «Col» (la Présidence de la République Italienne, qui reste le véritable but, le sien et le nôtre)». Alchimiquement, Magaldi l’appelle « la grande œuvre ». Retourner le monde, au nom de la justice sociale : de temps en temps cela arrive. C’est à ça que sert « la cavalerie ».

Prochainement nous publierons la lettre que le Mouvement Roosevelt va adresser au nouveau gouvernement en place.

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