Le Mouvement Roosevelt, en hommage aux principes rooseveltiens, keynésiens et rawlsiens comme ils ont été défendus à l’époque par Franklin et Eleanor Roosevelt, John Maynard Keynes et John Rawls, entende les mettre à jour et les perfectionner, tirant ses racines et inspirations culturelles d’une tradition résolument progressiste qui a des origines plus ou moins lointaines chez :
- Giovanni Pico de la mirandola (1463-1494), apologète pionnière et proto-moderne d’une dignité existentielle de l’être humain pleine, intègre et très ample, soustraite à des contraintes dogmatiques étroites et oppressives de nature tant civile-culturelle que confessionnelle;
- en Érasme de Rotterdam (1466-1536), en référence aux premières formulations de l’œcuménisme et de la tolérance politico-religieuse dans une Europe du XVIe siècle déchirée par de violentes pressions pseudo-réformatrices et autres contre-réformatrices;
- en Giordano Bruno (1548-1600) en ce qui concerne une revendication titanesque de la liberté de pensée et de recherche philosophique et scientifique à la veille de la modernité;
- en John Locke (1632-1704) en ce qui concerne une promotion dorée du libéralisme et du parlementarisme moderne;
- en Montesquieu (1689-1755) et Voltaire (1694-1778) sur le plan d’une vision résolument libérale et pluraliste des systèmes constitutionnels et civils;
- en George Washington (1732-1799),
- Benjamin Franklin (1706-1790) et Thomas Jefferson (1743-1826) pour la poussée décisive, le charisme créatif et l’énergie visionnaire avec lesquels furent d’abord affirmées les valeurs libérales et démocratiques de la Déclaration d’Indépendance américaine du 4 juillet 1776, puis confirmées et élargies ces valeurs dans la Constitution américaine de 1787, enfin défendu les mêmes valeurs contre toute tentation néo-aristocratique (voir l’épisode historique de la création de l’Ordre des Cincinnati) par les hauts officiers de l’armée américaine, victorieux sur les troupes britanniques dans le conflit indépendantiste de 1775-1783;
- en Louis Philippe II de Bourbon-Orléans (1747-1793), qui renonça à son statut de prince de sang royal et voulut se faire appeler Philippe égalité et citoyen égalité, en hommage aux valeurs républicaines et égalitaires de la Révolution française;
- en Gilbert du Motier de La Fayette (1757-1834), qui renonça à ses privilèges de grand aristocrate – lui aussi prétendant s’appeler citoyen La Fayette et non marquis de La Fayette – qui se mit au service de trois révolutions (américaine depuis 1777, française depuis 1789 et encore en 1830) et pendant plus d’un demi-siècle, elle fut le point de référence de toute revendication libérale-progressiste d’un côté à l’autre de l’Atlantique, même en période d’involution néo-progressiste oligarchique napoléonienne et ensuite de réaction restauratrice post-congrès de Vienne de 1814-15;
- en Nicolas de Condorcet (1743-1794) et Olympe de gouges (1748-1793) en ce qui concerne la confiance dans le perfectionnement progressif de la coexistence politique, sociale et culturelle entre les êtres libres, égaux et affranchis, malgré les différences de classe, de sexe, de race, de religion, etc., et pour la meilleure déclinaison intensive et extensive des principes de Liberté, Fraternité et Égalité comprises dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen publiée le 26 août 1789 et élargies dans la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne de 1791;
- Et d’autres personnages, comme : John Dewey (1859-1952), Leonard Hobhouse (1864-1929), Eduard Bernstein (1850-1932), Gaetano Salvemini (1873-1957), Alexander Fyodorovich Kerensky (1881-1970), John Maynard Keynes (1883-1946), William Beveridge (1879-1963), Piero Gobetti (1901-1926), Carlo Rosselli (1899-1937), Gerard Swope (1872-1957), Franklin Delano Roosevelt (1882-1945), Eleanor Roosevelt (1884-1962), Angelo Roncalli/Papa Giovanni XXIII (1881-1963), Meuccio Ruini (1877-1970), George Orwell (1903-1950), Altiero Spinelli (1907-1986), Martin Luther King (1929-1968), Federico Caffè (1914-1987), Roberto Tremelloni (1900-1987), John Kenneth Galbraith (1908-2006), Arthur Schlesinger Jr. (1917-2007) , John Rawls (1921-2002), Carlo Maria Martini (1927-2012), Amartya Sen (classe 1933) et d’autres (assimilables pour weltanschauung aux personnages des différentes époques que nous avons cités jusqu’à présent) pour un perfectionnement progressif de ces contaminations, dans différents domaines et contextes et avec des nuances différenciées.
Notre mouvement entend diffuser largement une déclinaison radicale et substantielle de la DÉMOCRATIE (et des traditions idéologiques progressistes qui y ont conflué, se contaminant réciproquement) dans le débat politico-culturel contemporain, en faisant le point de départ pour la défaite de toute déclinaison rigide et dogmatiquement néolibérale, néo-aristocratique, élitiste, oligarchique, anti-égalitaire, hiérocratique/cléricale, anti-laïque (ce qui est différent de l’être religieusement inspiré, respectueux cependant de la nature nécessairement laïcisante des institutions publiques dans un horizon pleinement démocratique et libéral), autoritaire, liberticide et anti-démocratique des processus de mondialisation en cours et de toute hypothèse de coexistence civile entre êtres humains.